19/10/2015
Amadeus, de Milos Forman
Un Mozart grivois aux compositions sublimes
Amadeus
Mozart n’était pas celui que l’on aurait pu imaginer. C’était un être grivois aimant les plaisanteries scatologiques et ayant un rire strident. Mais cela ne l’empêcha pas de composer une musique sublime qui élève l’âme. Le film de Milos Forman ne respecte pas entièrement la vérité historique, mais peu importe, car il propose une réflexion passionnante sur le mystère de la création artistique.
Amadeus n’est pas un film académique qui raconterait la vie de Mozart en l’entrecoupant de longs morceaux de musique qui déclencheraient un sentiment d’ennui chez le spectateur. Adapté de la pièce de Peter Shaffer, ce film est avant tout une fiction qui, sous la forme d’un essai cinématographique, essaye de cerner la personnalité du compositeur et de comprendre son génie.
L’histoire commence en 1823 ; dans un hospice de Vienne, un vieil homme sent qu’il va mourir. Un prêtre accourt pour le confesser. Le vieil homme, qui s’appelle Salieri, avoue un crime ; il a, dit-il, tué Mozart. Et, sous forme de retour en arrière, il raconte sa vie et sa carrière. En 1781, alors qu’il était le compositeur officiel de la Cour impériale, une rivalité l’opposa au jeune Mozart.
Salieri dans la force de l’âge est un homme distingué et bien élevé. C’est un musicien dont le talent est reconnu, notamment par l’empereur Joseph II qui le tient en grande estime. Salieri entend parler d’un jeune prodige nommé Mozart, qui est au service de l’archevêque de Salzbourg. Sa curiosité est piquée au vif, il aimerait savoir à quoi il ressemble. Un jour, à Salzbourg, dans le palais de l’archevêque, il le voit pour la première fois. Il le surprend en galante compagnie en train de se livrer à des jeux interdits. Mozart n’est pas du tout le genre d’homme auquel il s’attendait. Il est petit et surtout horriblement vulgaire. Alors que sa musique est élégante et empreinte d’une grande beauté, il est un être grivois, qui fait des plaisanteries scatologiques et dont le rire strident provoque le dégoût. Salieri n’en revient pas : comment un tel être est-il en mesure d’écrire une musique aussi sublime, qui élève l’âme vers Dieu ? Cela est d’autant plus étonnant que Mozart semble avoir un sens inné de la composition.
Apprenant qu’il doit être présenté à l’empereur, Salieri écrit une marche en l’honneur de Mozart. Le jour venu, Joseph II en personne se met au piano et interprète avec peine le morceau au moment où le jeune prodige fait son entrée. Après l’avoir entendu une seule fois, sans même regarder la partition, Mozart est capable de jouer à son tour la marche, au piano. Mieux, il se permet d’apporter quelques améliorations à la composition de Salieri afin de la rendre plus entraînante. Ce jour-là, devant l’empereur et la Cour, Salieri subit en silence l’humiliation que lui inflige Mozart.
Plus que jamais Salieri devient jaloux de Mozart. Il est conscient du génie de son rival et vit son succès comme une injustice. Comment est-il possible que Dieu ait choisi un être aussi repoussant que Mozart pour s’exprimer ? Car Salieri en est convaincu, c’est bien le Créateur qui s’exprime dans la musique de Mozart. Dès lors, Salieri déclare la guerre à Dieu… et à Mozart. Il va agir par derrière, en faisant preuve de ruse, pour faire trébucher son rival, tout en restant, ô paradoxe, un secret admirateur de ses compositions.
Le film montre que la postérité peut réviser le jugement
porté par les contemporains d’une époque
Le film suscite l’intérêt à plus d’un titre. Tout d’abord, il montre que la postérité peut démentir le jugement porté par les contemporains d’une époque. Alors qu’aujourd’hui Salieri est tombé dans l’oubli, le spectateur est tout étonné de découvrir que de son vivant ses œuvres pouvaient être préférées à celles de Mozart. Ainsi, à l’issue d’une représentation, l’empereur félicite Salieri d’avoir donné le meilleur opéra jamais composé ; en revanche, Sa Majesté baille à la première du Mariage de Figaro. D’une manière générale, il trouve qu’il y a trop de notes dans la musique de Mozart et que l’oreille humaine n’a pas la capacité de toutes les entendre. Et puis, les opéras de Mozart sont trop longs, près de trois heures pour Le Mariage de Figaro, d’où le bâillement de l’empereur.
Au-delà, Amadeus est l’illustration du principe selon lequel un créateur est bien souvent un être décevant qui, dans la vie de tous les jours, ne se montre pas à la hauteur de sa création. Mozart n’est pas un surhomme, c’est un être humain avec ses qualités et ses défauts. Cependant, le portrait que fait de lui le film est plus nuancé qu’il n’y paraît au premier abord. C’est un être doué pour la musique et jouissant de grandes facilités, mais c’est aussi un bourreau de travail. A la fin, quand il compose à la fois La Flûte enchantée et Le Requiem, il est au bord du surmenage, ou du « burn-out » comme on dirait aujourd’hui.
En ce qui concerne la vérité historique, il semble bien que Mozart, par moment, pouvait se lâcher et se montrer grivois, comme bien de ses contemporains. Il semble bien aussi que, tombé malade, il se soit convaincu que Salieri l’avait assassiné en l’empoisonnant, même si aucun élément ne le prouvait. Le film, lui, tranche, quitte à ne pas respecter les faits. Mais, après tout, la vérité historique importe peu au cinéma.
Au final, Amadeus apparaît comme un drame sur le mystère de la création artistique. Ce n’est pas un film de musicologue, et, de fait, il peut servir de porte d’entrée à la musique de Mozart.
Amadeus, de Milos Forman, 1984, avec F. Murray Abraham, Tom Hulce et Elizabeth Berridge, DVD Warner.
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12/10/2015
A Rebours, de Huysmans
L’homme qui avait trop tendu son cerveau
A Rebours
A Rebours est l’amorce de l’œuvre catholique de Huysmans. Dans ce roman qui ne comporte pas d’intrigue traditionnelle, l’auteur fait le portrait d’un homme, Jean des Esseintes, prisonnier d’un cerveau qui a été soumis à trop de tensions. La description clinique des névroses dont souffre le personnage principal fait de ce classique de la littérature un livre contemporain.
A Rebours peut déconcerter plus d’un lecteur. Le livre qui fit la renommée de son auteur ne comporte pas vraiment d’intrigue. Bien que contemporain de Zola, Huysman déclarait éprouver le besoin de « briser les limites du roman », il voulait « supprimer l’intrigue traditionnelle […], concentrer le pinceau de lumière sur un seul personnage, faire à tout prix du neuf. »
Le seul personnage d’importance du roman, c’est Jean des Esseintes. Des Esseintes est le descendant d’une famille de ducs, dont il est l’ultime rejeton. Agé de trente ans, il est prématurément vieilli par les excès de sa vie de garçon. C’est un grand nerveux qui, pendant ses jeunes années, a soumis son cerveau à des tensions exagérées. Aujourd’hui il en paie les conséquences. Selon Huysmans, « il était arrivé à une telle sensibilité de nerfs que la vue d’un objet ou d’un être déplaisant se gravait profondément dans sa cervelle, et qu’il fallait plusieurs jours pour en effacer même légèrement l’empreinte. » Pour retrouver la santé et une forme d’équilibre, il lui faut absolument se couper du monde, du moins en est-il convaincu. L’isolement lui évitera toutes ces rencontres qui produisent des images qui agressent son cerveau et s’y impriment, pour ne plus en repartir qu’avec difficulté.
A la mort de sa mère, des Esseintes reprend ses deux vieux domestiques et achète une maison à Fontenay-les-Roses. Il les installe au premier étage, au-dessus de lui ; mais il prend ses précautions : il « les obligea à porter d’épais chaussons de feutre, fit placer des tambours le long des portes bien huilées et matelasser leur plancher de profonds tapis de manière à ne jamais entendre le bruit de leurs pas, au-dessus de sa tête. » Il se garde le rez-de-chaussée de la maison, et, puisqu’il cherche l’isolement, il a l’idée de façonner sa chambre en cellule monastique. Il en fait « une loge de chartreuse qui eût l’air d’être vrai et qui ne le fût, bien entendu, pas. » Des Esseintes, qui est un collectionneur d’objets religieux, pousse très loin l’illusion. Il place dans sa chambre des objets autrefois consacrés, tel un ancien baptistère qui lui sert de cuvette. Il possède de nombreux livres religieux dans sa bibliothèque, car, élevé chez les Jésuites, il est devenu féru de théologie. Cependant, c’est un grand sceptique qui persiste à « regarder la religion ainsi qu’une superbe légende, qu’une magnifique imposture. »
Des Esseintes a suivi à rebours les préceptes catholiques
Des chapitres entiers du livre sont consacrés à la description des goûts esthétiques de des Esseintes, qui sont bien sûr ceux de Huysmans. Ainsi, en matière de littérature française, Flaubert, Goncourt, Zola et surtout Baudelaire, sont ses auteurs préférés. En peinture, il aime beaucoup Gustave Moreau et Jean Luysken, artiste inconnu en France. Il apprécie chez ce dernier sa série des Persécutions religieuses ; « ces œuvres pleines d’abominables imaginations puant le brûlé, suant le sang » lui donnent la chair de poule. I
Des Esseintes a développé des goûts bien particuliers et surtout très affinés. Ainsi, en matière d’alcool, il a établi un système de classification. Selon lui, chaque liqueur correspond au son d’un instrument ; par exemple le kirsch fait penser au son de la trompette, et la menthe et l’anisette à la flûte. En fait, des Esseintes a tellement affiné ses goûts et aiguisé son cerveau qu’il s’est élevé au-dessus de ses contemporains et s’est définitivement coupé d’eux. Tout ce qui est commun lui paraît fade et les plaisirs les plus simples ne lui sont plus permis.
La lecture d’un roman de Dickens lui donne l’impression d’être noyé dans le brouillard londonien, plus fortement encore que s’il était vraiment à Londres. Son cerveau est tellement stimulé qu’un rien peut faire remonter des tas de souvenirs à la surface. Ainsi le simple fait de humer du whisky d’Irlande versé dans un gobelet lui rappelle un événement désagréable, gravé dans sa mémoire ; quand, il y a trois ans, il avait été pris d’une rage de dents et s’était dépêché chez le dentiste. Installé confortablement chez lui, son gobelet à la main, il a l’impression de revivre ces moments d’intense douleur. Ce petit fait est significatif d’une chose : des Esseintes a perdu la maîtrise de son cerveau, devenu trop puissant. A force de le soumettre à trop de tensions, il en est maintenant prisonnier et voudrait se libérer de cette possession.
En fait, c’est toute sa vie passée qui reste accrochée à son esprit. Lui revient notamment en mémoire le visage d’un garçon de seize ans qu’il avait incité à la débauche dans l’espoir de le pousser au crime. Des Esseintes a mené une vie pleine de dérèglements. Il a suivi « à rebours » les préceptes catholiques « en commettant, afin de bafouer plus gravement le Christ, les péchés qu’il a le plus expressément maudits : la pollution du culte et l’orgie charnelle. »
Des Esseintes pratique l’hydrothérapie pour soigner ses névroses
Non seulement son cerveau est gravement atteint, mais son estomac, qui en est le reflet, est complètement détraqué. Il pratique l’hydrothérapie et se décide à faire de l’exercice en passant du temps à de longues promenades, dans l’espoir de retrouver la santé. Mais, au bout d’un moment, ces moyens thérapeutiques sont devenus insuffisants. Il se rend bien compte que la médecine est impuissante et dépassée par ses dérèglements nerveux : « Si savants, si intuitifs qu’ils pussent l’être, les médecins ne connaissaient rien aux névroses, dont ils ignoraient jusqu’à l’origine. »
Pendant que son état s’aggrave, des Esseintes est gagné par un trouble que l’on pourrait qualifier de mystique. Bien qu’imprégné de christianisme, son caractère rebelle l’avait empêché, dans son enfance, d’être modelé par la discipline des Jésuites. Pourtant, parallèlement à la dégradation de son état, il se trouve, depuis quelques jours, « dans un état d’âme indescriptible. » Face à son trouble, il réagit d’abord en sceptique. Il cherche de bonnes raisons à cela, et cependant, poursuit Huysmans, en dépit de toutes ses explications, son scepticisme commençait à s’entamer. » Que se passe-t-il donc dans l’esprit de des Esseintes ?
On l’aura compris, A Rebours est un roman très curieux et original. Huysmans fait œuvre d’érudit, à en juger par l’étendue du vocabulaire qu’il utilise, ce qui peut rebuter certains lecteurs ; beaucoup de mots qu’il emploie ne sont même pas dans la plupart des dictionnaires. Au-delà, c’est surtout le dérèglement du cerveau de des Esseintes qui est saisissant. La description clinique de ses névroses et de son cerveau victime de trop de tensions contribue à faire de ce classique de la littérature un livre très contemporain.
En 1904, à l’occasion du vingtième anniversaire de la publication d’A Rebours, Huysmans écrivit une nouvelle préface dans laquelle il concluait que ce livre avait été l’amorce de son « œuvre catholique ». Huysmans s’était converti au catholicisme en 1892, soit quelques années après la publication d’A Rebours, roman qui donne l’impression de refléter sa conversion. Huysmans suscite l’étonnement en écrivant dans ladite préface : « Et ce qui complique encore la difficulté et déroute toute analyse, c’est que, lorsque j’écrivis A Rebours, je ne mettais pas les pieds dans une église, je ne connaissais aucun catholique pratiquant, aucun prêtre ; je n’éprouvais aucune touche divine ne m’incitant à me diriger vers l’Eglise. »
A Rebours, de Huysmans, 1884, collections Folio, Garnier Flammarion et Pocket.
07:30 Publié dans Fiction, Livre, Livre de fiction (roman, récit, nouvelle, théâtre), Religion, XIXe siècle | Tags : a rebour, huysmans | Lien permanent | Commentaires (0)
05/10/2015
L'Ivresse du pouvoir, de Chabrol
Madame le juge raide comme la justice
L’Ivresse du pouvoir
Isabelle Hupert incarne un juge d’instruction sûr de lui-même, qui enquête sur une vaste affaire de corruption. Elle fait trembler les puissants et les envoie en prison. Chabrol s’est vaguement inspiré de l’affaire Elf sans vouloir bâtir un film à thèse. Il s’est intéressé avant tout aux personnages et à l’étude de caractères.
L’ivresse du pouvoir dont parle le film, c’est celle que ressent le juge d’instruction, « l’homme le plus puissant de France », selon le mot attribué à Napoléon. Au moment des faits qui sont évoqués ici, le juge d’instruction disposait du pouvoir exclusif d’envoyer les individus en prison.
Dans L’Ivresse du pouvoir, le juge d’instruction est une femme : Jeanne Charmant-Killman (appréciez le double patronyme). Elle enquête sur un grand groupe industriel français détenteur de nombreux contrats en Afrique noire. Elle fait arrêter son président, Jean Humeau, qui est brusquement interpellé par la police à la sortie du bureau. Elle le met en examen pour abus de biens sociaux ; il aurait notamment utilisé la carte bleue de l’entreprise pour entretenir sa maîtresse. Au-delà, l’enquête fait apparaître un vaste réseau de corruption, avec versement de rétro-commissions, financement occulte de partis politiques et enrichissement personnel.
Lorsqu’en 2006 le film sortit, il fut largement dit que Chabrol s’était inspiré de l’affaire Elf Aquitaine. Effectivement, les similitudes sont troublantes. Le personnage de Jeanne Charmant-Killman rappelle Mme Eva Joly, le juge qui s’était fait connaître en instruisant l’affaire avant de se lancer en politique. Le président du groupe, Jean Humeau, a beaucoup de points communs avec M. Loïc Le Floch-Prigent, ancien président d’Elf. Tous deux sont barbus, souffrent d’eczéma, sont arrêtés en pleine rue et vivent très mal leur détention. La liste des similitudes pourrait être prolongée, et pourtant il ne faut pas se fier aux apparences.
Ce film n’est pas un film à dossier, Chabrol n’est ni Francesco Rosi ni Boisset. Il ne prétend pas éclairer les ténèbres entourant l’affaire Elf et ne défend aucune thèse. Il s’est juste inspiré de cette célèbre affaire et a brodé dessus pour bâtir une intrigue. Ce qui intéresse Chabrol, ce sont les personnages, les caractères, et le jeu de pouvoir qui s’établit entre le juge et les différents protagonistes.
Madame le juge mélange justice et morale
Les moments les plus forts du film sont constitués des scènes de confrontations – si on peut les appeler ainsi – entre le juge et les justiciables qu’elle convoque à son bureau. Face à ses interlocuteurs qui sont tous des hommes, Jeanne Charmant-Killman montre qu’elle est une femme d’autorité, habile et pleine d’esprit. Elle semble dissimuler sa hargne derrière l’ironie. Rien n’est en mesure de l’impressionner et elle n’hésite pas à déstabiliser les puissants qui sont assis de l’autre côté de son bureau. Alors que justice et morale sont en théorie deux choses complètement séparées, elle-même est visiblement lancée dans une opération « mains propres » aux allures de croisade morale ou moralisatrice. Au président Jean Humeau qui lui demande pourquoi elle l’envoie en prison, elle rétorque : « Pour faire un exemple. Ce n’est pas si terrible et ça fait du bien à la France. » Et elle ajoute, pince-sans-rire : « Vous verrez. La prison, c’est une expérience. »
D’un côté Jeanne Charmant-Killman fait trembler les puissants, mais de l’autre son jeune greffier a intérêt à garder le sens de la hiérarchie et à maintenir une certaine distance avec elle, sous peine d’être rappelé à l’ordre. Elle défend un prévenu de fumer dans son bureau, mais elle-même s’autorise à fumer en présence d’un autre prévenu.
Imbue d’elle-même et de l’autorité qu’elle représente, elle est dure avec les prévenus et les simples témoins qu’elle convoque. Elle montre quasiment la même dureté avec son mari ; lors d’une dispute, elle va jusqu’à le gifler. L’une des forces du film est de montrer Jeanne Charmant-Killman aussi bien dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée, ce qui permet de mieux comprendre sa personnalité. En général, au cinéma, les scènes exposant les déboires conjugaux du personnage principal ralentissent l’action et alourdissent le film. Ici, ce n’est pas le cas. Les scènes de la vie privée ne sont pas du tout plaquées et s’articulent bien avec le reste du film.
Isabelle Hupert est parfaite dans le rôle de Jeanne Charmant-Killman. On pourrait être légitimement anxieux à la perspective d’être convoqué dans le bureau de ce juge incorruptible qui n’est pas du style à s’apitoyer sur les autres. A la fin du film, Jeanne Charmant-Killman, qui pourtant ne doute jamais, se demande, malgré tout, ce qui lui manque. On serait tenté de lui répondre qu’il lui manque une bonne dose d’empathie qui lui permettrait de comprendre les autres, leurs paroles, leurs actes, leurs sentiments et leur ressentiment. En résumé, peut-être lui manque-t-il tout simplement un cœur.
L’Ivresse du pouvoir, de Claude Chabrol, 2006, avec Isabelle Hupert, François Berléand, Patrick Bruel, Robin Renucci, Marilyne Canto et Thomas Chabrol, DVD TF1 Vidéo
07:30 Publié dans Film, Policier, thriller, suspense, Société | Tags : l’ivresse du pouvoir, chabrol, isabelle hupert, françois berléand, patrick bruel, robin renucci, marilyne canto, thomas chabrol | Lien permanent | Commentaires (0)