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02/11/2015

L'Equipage, de Kessel

Mélodrame à l’escadrille

L’Equipage

Ce roman de Kessel, écrit au lendemain de la Première Guerre mondiale, a été publié dans sa version définitive en 1969. L'histoire, mélodramatique, est celle d'un jeune combattant du ciel. Le lecteur partage la vie quotidienne d’une escadrille, faite de longs moments d’oisiveté et de courts moments de grand péril.

            « Il avait vingt ans. C’était son premier départ pour le front. Malgré les récits qu’il avait entendus au camp d’entraînement, malgré un sens aigu des réalités, sa jeunesse n’acceptait pas la guerre sans l’habiller d’une héroïque parure. » C’est en ces termes que Kessel évoque Jean Herbillon, personnage principal de L’Equipage. Pendant la Grande Guerre, Herbillon, un garçon de vingt ans, est mobilisé dans l’aviation. Avant son départ pour le front, il fait ses adieux à ses parents et à son petit frère. Le jeune aspirant est très fier de son uniforme d’aviateur et de ses bottes. Sur le quai de la gare, Denise, sa maîtresse, l’attend. Il ne sait pas grand-chose d’elle, il sait seulement qu’elle est mariée, mais ignore l’identité de son mari. Jean et Denise s’enlacent une dernière fois avant de se séparer.

     L'Equipage, kessel       Dans le train qui le mène vers le front, Herbillon est une première fois ébranlé, quand il réfléchit aux raisons qui l’ont poussé à entrer dans l’aviation : « Ce n’était pas soif d’héroïsme, mais vanité. Il s’était laissé tenter par la séduction de l’uniforme, des insignes glorieux, par le prestige ailé sur les femmes. Elles, surtout, l’avaient décidé. »

            Arrivé à son affectation, Herbillon découvre les lieux : un simple terrain d’aviation entouré de hangars et de baraques. Il est ahuri d’être présenté à un lieutenant en tenue débraillée, vêtu d’un simple chandail, et portant, au lieu de bottes, des sabots au pied. Plutôt que de lui parler de gloire et d’héroïsme, le lieutenant incite Herbillon à se faire une petite vie douillette : « Faut être confortable avant tout. Une chambre, un cuisinier savant, une bonne pipe et l’on est paré. Je vous enseignerai tout cela. En s’arrangeant, on s’en tire même avec votre solde. »

            Constatant que son chef, le capitaine Thélis, est âgé de seulement une vingtaine d’années, Herbillon se demande comment un garçon à peine plus vieux que lui peut commander une escadrille. L’explication est vite trouvée : l’espérance de vie y est faible. Herbillon s’habitue au fait que certains de ses camarades, partis pour une mission d’observation, n’en reviennent pas. Kessel fait part des commentaires entendus ici et là : « Une escadrille se renouvelle vite » ; « Plus on vole et plus on réduit sa chance. »

Les aviateurs mènent une vie libre, pleine de confort,

qui est la contrepartie du danger qu’ils courent

            Un jour, un lieutenant d’âge mûr, du nom de Maury, débarque pour prendre le commandement en second de l’escadrille. Ses camarades le prennent en grippe et refusent de faire équipage avec lui, sauf Herbillon qui se porte volontaire. Maury sera pilote et Herbillon sera son observateur : « Alors ils surent ce que les camarades entendaient par équipage. Ils n’étaient pas simplement des hommes accomplissant les mêmes missions, soumis aux mêmes dangers et recueillant les mêmes récompenses. Ils étaient une entité morale, une cellule à deux cœurs, deux instincts que gouvernait un rythme pareil. »

            Les semaines passent et Herbillon obtient une permission. A Paris, il va retrouver ses parents et son petit frère. Il prévoit bien sûr de longs moments à passer, dans sa garçonnière, en compagnie de Denise. Maury lui confie une lettre qu’il le prie de bien vouloir remettre à sa femme Hélène. Herbillon accepte volontiers de rendre ce service. Arrivé à Paris, il sonne au domicile des Maury. Quand il découvre l’identité d’Hélène Maury, Herbillon est stupéfait…

            L’Equipage est un roman facile à lire. L’histoire, mélodramatique, accroche l’attention du lecteur. Au-delà, le livre offre une peinture particulièrement réussie du milieu de l’aviation pendant la Première Guerre mondiale. Le lecteur partage la vie quotidienne de l’escadrille, faite de longs moments d’oisiveté et de courts moments de grand péril. Comme le fait remarquer Kessel, les aviateurs mènent une « vie libre, pleine de confort », avec « mille commodités » qui prennent « figure de privilèges ». Par comparaison avec les hommes qui se battent dans la boue des tranchées, ce sont de véritables seigneurs. Mais le taux de mortalité d’une escadrille est très élevé, comme si le « danger quotidien et mortel » était « la rançon » de leurs privilèges.

            En 1935, L’Equipage fut adapté au cinéma par Anatole Litvak, avec Jean-Pierre Aumont, Annabella et Charles Vanel. Kessel collabora au scénario et ajouta au film un développement qui ne figurait pas dans le livre. Le film de Litvak rencontra un grand succès auprès du public. En 1969, à l’occasion de la publication du roman en collection Folio, Kessel révisa son manuscrit et y ajouta des chapitres directement inspirés du film.

 

L’Equipage, de Joseph Kessel, 1923, nouvelle édition revue et corrigée, 1969, collection Folio.

12/10/2015

A Rebours, de Huysmans

L’homme qui avait trop tendu son cerveau

A Rebours

A Rebours est l’amorce de l’œuvre catholique de Huysmans. Dans ce roman qui ne comporte pas d’intrigue traditionnelle, l’auteur fait le portrait d’un homme, Jean des Esseintes, prisonnier d’un cerveau qui a été soumis à trop de tensions. La description clinique des névroses dont souffre le personnage principal fait de ce classique de la littérature un livre contemporain.

            A Rebours peut déconcerter plus d’un lecteur. Le livre qui fit la renommée de son auteur ne comporte pas vraiment d’intrigue. Bien que contemporain de Zola, Huysman déclarait éprouver le besoin de « briser les limites du roman », il voulait « supprimer l’intrigue traditionnelle […], concentrer le pinceau de lumière sur un seul personnage, faire à tout prix du neuf. »

       A Rebour, Huysmans     Le seul personnage d’importance du roman, c’est Jean des Esseintes. Des Esseintes est le descendant d’une famille de ducs, dont il est l’ultime rejeton. Agé de trente ans, il est prématurément vieilli par les excès de sa vie de garçon. C’est un grand nerveux qui, pendant ses jeunes années, a soumis son cerveau à des tensions exagérées. Aujourd’hui il en paie les conséquences. Selon Huysmans, « il était arrivé à une telle sensibilité de nerfs que la vue d’un objet ou d’un être déplaisant se gravait profondément dans sa cervelle, et qu’il fallait plusieurs jours pour en effacer même légèrement l’empreinte. » Pour retrouver la santé et une forme d’équilibre, il lui faut absolument se couper du monde, du moins en est-il convaincu. L’isolement lui évitera toutes ces rencontres qui produisent des images qui agressent son cerveau et s’y impriment, pour ne plus en repartir qu’avec difficulté.

            A la mort de sa mère, des Esseintes reprend ses deux vieux domestiques et achète une maison à Fontenay-les-Roses. Il les installe au premier étage, au-dessus de lui ; mais il prend ses précautions : il « les obligea à porter d’épais chaussons de feutre, fit placer des tambours le long des portes bien huilées et matelasser leur plancher de profonds tapis de manière à ne jamais entendre le bruit de leurs pas, au-dessus de sa tête. » Il se garde le rez-de-chaussée de la maison, et, puisqu’il cherche l’isolement, il a l’idée de façonner sa chambre en cellule monastique. Il en fait « une loge de chartreuse qui eût l’air d’être vrai et qui ne le fût, bien entendu, pas. » Des Esseintes, qui est un collectionneur d’objets religieux, pousse très loin l’illusion. Il place dans sa chambre des objets autrefois consacrés, tel un ancien baptistère qui lui sert de cuvette. Il possède de nombreux livres religieux dans sa bibliothèque, car, élevé chez les Jésuites, il est devenu féru de théologie. Cependant, c’est un grand sceptique qui persiste à « regarder la religion ainsi qu’une superbe légende, qu’une magnifique imposture. »

Des Esseintes a suivi à rebours les préceptes catholiques

            Des chapitres entiers du livre sont consacrés à la description des goûts esthétiques de des Esseintes, qui sont bien sûr ceux de Huysmans. Ainsi, en matière de littérature française, Flaubert, Goncourt, Zola et surtout Baudelaire, sont ses auteurs préférés. En peinture, il aime beaucoup Gustave Moreau et Jean Luysken, artiste inconnu en France. Il apprécie chez ce dernier sa série des Persécutions religieuses ; « ces œuvres pleines d’abominables imaginations puant le brûlé, suant le sang » lui donnent la chair de poule. I

Des Esseintes a développé des goûts bien particuliers et surtout très affinés. Ainsi, en matière d’alcool, il a établi un système de classification. Selon lui, chaque liqueur correspond au son d’un instrument ; par exemple le kirsch fait penser au son de la trompette, et la menthe et l’anisette à la flûte. En fait, des Esseintes a tellement affiné ses goûts et aiguisé son cerveau qu’il s’est élevé au-dessus de ses contemporains et s’est définitivement coupé d’eux. Tout ce qui est commun lui paraît fade et les plaisirs les plus simples ne lui sont plus permis.

            La lecture d’un roman de Dickens lui donne l’impression d’être noyé dans le brouillard londonien, plus fortement encore que s’il était vraiment à Londres. Son cerveau est tellement stimulé qu’un rien peut faire remonter des tas de souvenirs à la surface. Ainsi le simple fait de humer du whisky d’Irlande versé dans un gobelet lui rappelle un événement désagréable, gravé dans sa mémoire ; quand, il y a trois ans, il avait été pris d’une rage de dents et s’était dépêché chez le dentiste. Installé confortablement chez lui, son gobelet à la main, il a l’impression de revivre ces moments d’intense douleur. Ce petit fait est significatif d’une chose : des Esseintes a perdu la maîtrise de son cerveau, devenu trop puissant. A force de le soumettre à trop de tensions, il en est maintenant prisonnier et voudrait se libérer de cette possession.

            En fait, c’est toute sa vie passée qui reste accrochée à son esprit. Lui revient notamment en mémoire le visage d’un garçon de seize ans qu’il avait incité à la débauche dans l’espoir de le pousser au crime. Des Esseintes a mené une vie pleine de dérèglements. Il a suivi « à rebours » les préceptes catholiques « en commettant, afin de bafouer plus gravement le Christ, les péchés qu’il a le plus expressément maudits : la pollution du culte et l’orgie charnelle. »

Des Esseintes pratique l’hydrothérapie pour soigner ses névroses

            Non seulement son cerveau est gravement atteint, mais son estomac, qui en est le reflet, est complètement détraqué. Il pratique l’hydrothérapie et se décide à faire de l’exercice en passant du temps à de longues promenades, dans l’espoir de retrouver la santé. Mais, au bout d’un moment, ces moyens thérapeutiques sont devenus insuffisants. Il se rend bien compte que la médecine est impuissante et dépassée par ses dérèglements nerveux : « Si savants, si intuitifs qu’ils pussent l’être, les médecins ne connaissaient rien aux névroses, dont ils ignoraient jusqu’à l’origine. »

            Pendant que son état s’aggrave, des Esseintes est gagné par un trouble que l’on pourrait qualifier de mystique. Bien qu’imprégné de christianisme, son caractère rebelle l’avait empêché, dans son enfance, d’être modelé par la discipline des Jésuites. Pourtant, parallèlement à la dégradation de son état, il se trouve, depuis quelques jours, « dans un état d’âme indescriptible. » Face à son trouble, il réagit d’abord en sceptique. Il cherche de bonnes raisons à cela, et cependant, poursuit Huysmans, en dépit de toutes ses explications, son scepticisme commençait à s’entamer. » Que se passe-t-il donc dans l’esprit de des Esseintes ?

            On l’aura compris, A Rebours est un roman très curieux et original. Huysmans fait œuvre d’érudit, à en juger par l’étendue du vocabulaire qu’il utilise, ce qui peut rebuter certains lecteurs ; beaucoup de mots qu’il emploie ne sont même pas dans la plupart des dictionnaires. Au-delà, c’est surtout le dérèglement du cerveau de des Esseintes qui est saisissant. La description clinique de ses névroses et de son cerveau victime de trop de tensions contribue à faire de ce classique de la littérature un livre très contemporain.

            En 1904, à l’occasion du vingtième anniversaire de la publication d’A Rebours, Huysmans écrivit une nouvelle préface dans laquelle il concluait que ce livre avait été l’amorce de son « œuvre catholique ». Huysmans s’était converti au catholicisme en 1892, soit quelques années après la publication d’A Rebours, roman qui donne l’impression de refléter sa conversion. Huysmans suscite l’étonnement en écrivant dans ladite préface : «  Et ce qui complique encore la difficulté et déroute toute analyse, c’est que, lorsque j’écrivis A Rebours, je ne mettais pas les pieds dans une église, je ne connaissais aucun catholique pratiquant, aucun prêtre ; je n’éprouvais aucune touche divine ne m’incitant à me diriger vers l’Eglise. »

 

A Rebours, de Huysmans, 1884, collections Folio, Garnier Flammarion et Pocket.

28/09/2015

Hitchcock-Truffaut, d'Hitchcock et Truffaut

Hitchcock théoricien du cinéma

Hitchcock-Truffaut

Ce livre est constitué d’une série d’entretiens que Truffaut eut avec Hitchcock, principalement en 1966. Ce n’est pas une hagiographie, mais l’examen critique d’une œuvre. Hitchcock développe sa théorie du cinéma, explique pourquoi il a opté pour le suspense et ce qu’est le fameux Mac-Guffin.

            Dans ce livre, Hitchcock, répondant aux questions de Truffaut, passe en revue les films qu’il a tournés. Il remonte à ses débuts en Angleterre, dans les années vingt, au temps du cinéma muet. En 1966, au moment où se déroulent les entretiens, il éprouve une véritable nostalgie pour le muet, qui faisait du cinéma un art cent pour cent visuel. On peut supposer que dans ses premiers films il fut influencé par Fritz Lang. Cependant, quand Truffaut lui demande quels films du cinéaste allemand il avait vus, Hitchcock ne répond pas vraiment à la question. Il reste évasif et préfère changer de sujet, comme s’il avait une gêne à parler de Fritz Lang, son aîné de quelques années, qui certainement l’a inspiré. En fait, Hitchcock préfère parler de lui, de son œuvre et de ses théories sur le cinéma.

     hitchcock, truffaut       Hitchcock passe un long moment à s’expliquer sur le suspense, qui est au centre de son œuvre. Il oppose le suspense à la surprise et dit pourquoi il a préféré l’un à l’autre :

            « La différence entre le suspense et la surprise est très simple et j’en parle très souvent. Pourtant, il y a fréquemment une confusion dans les films, entre ces deux notions. Nous sommes en train de parler, il y a peut-être une bombe sous cette table et notre conversation est très ordinaire, il ne se passe rien de spécial, et tout d’un coup : boum, explosion. Le public est surpris, mais, avant qu’il ne l’ait été, on lui a montré une scène absolument ordinaire, dénuée d’intérêt. Maintenant, examinons le suspense. La bombe est sous la table et le public le sait, probablement parce qu’il a vu l’anarchiste la déposer. Le public sait que la bombe explosera à une heure et il sait qu’il est une heure moins le quart – il y a une horloge dans le décor ; la même conversation devient tout à coup intéressante parce que le public participe à la scène. Il a envie de dire aux personnages qui sont sur l’écran : « Vous ne devriez pas raconter des choses si banales, il y a une bombe sous la table, et elle va bientôt exploser. » Dans le premier cas, on a offert au public quinze secondes de surprise au moment de l’explosion. Dans le deuxième cas, nous lui offrons quinze minutes de suspense. »

            La conclusion d’Hitchcock est qu’il faut préférer informer le public quand on le peut. Dans le même ordre d’idée, il explique ce qu’est le Mac-Guffin, qui est récurrent dans son œuvre. Le Mac-Guffin, c’est le prétexte qui permet de construire une intrigue. Il s’agit par exemple de papiers, de documents, de secrets, dont le contenu est important aux yeux des personnages du film ; mais, pour le réalisateur, ils ne sont qu’un prétexte pour mettre en danger son héros. Le principe du Mac-Guffin a été largement utilisé au cinéma, il a aussi été repris en bande dessinée, notamment dans les albums de Tintin ; ce sera le fétiche ou le sceptre royal que veulent arracher les bandits.

Selon Hitchcock, plus réussi est le méchant,

plus réussi sera le film

            Hitchcock rappelle que son ambition première est de distraire les gens et qu’en conséquence filmer la vie quotidienne ne l’intéresse pas :

            « Je ne filme jamais une tranche de vie car, cela, les gens peuvent très bien le trouver chez eux ou dans la rue, ou même devant la porte du cinéma. Ils n’ont pas besoin de payer pour voir une tranche de vie. […] Tourner des films, pour moi, cela veut dire d’abord, et avant tout, raconter une histoire. Cette histoire peut être invraisemblable mais elle ne doit jamais être banale. »

            Hitchcock concède cependant que le spectateur accepte de s’ennuyer dans la première demi-heure d’un film, à condition qu’ensuite l’intensité dramatique suive une ligne ascendante. C’est ce qu’il appelle la courbe montante d’une histoire. Et toujours selon lui, il ne faut jamais négliger le personnage du méchant, car, dit-il, « Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film. »

            Qu’on ne s’y méprenne pas, ce livre, n’est pas une hagiographie ; on n’y trouve aucune trace de vénération béate pour Hitchcock. Tout en étant un admirateur sincère de son œuvre, Truffaut n’hésite pas à la critiquer. Et Hitchcock lui-même, sous certaines conditions, accepte bien volontiers de se livrer à son autocritique. Truffaut en fait la remarque dans sa conclusion : « On l’a vu tout au long de ce livre, Hitchcock était plutôt sévère pour son travail, toujours lucide et volontiers autocritique… à condition toutefois que le film discuté soit ancien de quelques années et que son échec ait été compensé par une plus fraîche réussite. » Ainsi Hitchcock se félicite du succès universel de Psychose (Psycho), qui n’aura coûté que huit cent mille dollars et qui aura rapporté treize millions de bénéfices, et il émet un vœu à l’adresse de Truffaut : « J’aimerais que vous fassiez un film qui vous rapporterait autant d’argent à travers le monde ! » En revanche, il critique lourdement certains de ses films précédents ; il dit avoir honte d’avoir pris un gros salaire pour Les Amants du Capricorne (Under Capricorn), qui fut un échec ; et il dit du Faux Coupable (The Wrong Man) : « Classons ce film dans les mauvais Hitchcock », provoquant, sur ce point, le désaccord de Truffaut qui trouve des qualités à ce film.

            Pour qui connaît un peu les films d’Hitchcock, ce livre est une porte d’entrée sur le monde du cinéma et le métier de réalisateur.

 

Hitchcock-Truffaut, d’Alfred Hitchcock et François Truffaut, 1983, collection Ramsay Poche Cinéma (épuisé) et éditions Gallimard.