16/10/2013
Max et les Ferrailleurs, de Claude Sautet
The Sting
Max et les Ferrailleurs
C’est peut-être le meilleur film de Claude Sautet. Michel Piccoli est glaçant dans le rôle du policier Max. Mais il ne restera pas insensible aux charmes d’une prostituée jouée par Romy Schneider, qui sort définitivement du rôle de Sissi.
Max est un policier intègre, soucieux de son devoir. Il court après les braqueurs, mais bien souvent il ne peut les arrêter, faute de preuve. Un jour, l’attaque à main armée d’une banque cause la mort du caissier et les gangsters s’évanouissent dans la nature. Max ne supporte plus son impuissance. Pour arrêter des braqueurs, il n’a qu’une seule solution : les prendre en flagrant délit. Max veut donc « son » flagrant délit. Cela devient une obsession. Mais comment faire ? Il est décidé à forcer le destin. Il va lui-même susciter un hold-up.
Max se fait passer pour un banquier auprès d’une prostituée, Lily. Ce qui lui permet d’approcher les Ferrailleurs, une bande de mauvais garçons qui vit de larcins. Il va les appâter et les inciter à attaquer une banque, la succursale qu’il prétend diriger. Il espère que les Ferrailleurs vont mordre à l’hameçon, et qu’ensuite il pourra les surprendre en flagrant délit. En clair, Max monte ce que les Anglo-saxons appellent un sting, une opération illégale organisée par des agents pour appâter et appréhender des délinquants.
Tout de suite, ce film pose un problème moral. Pour être efficace la police doit infiltrer le milieu, mais jusqu’où peut-elle aller? A quel moment le policier franchit-il la ligne jaune ? La fin justifie-t-elle les moyens ?
Même en faisant abstraction de toutes ces questions, Max et les Ferrailleurs demeure un très bon film policier. On est pris par l’histoire, on est envoûté par Max joué par Michel Piccoli. Il est glaçant, le visage marmoréen, sous son feutre et dans ses costumes croisés. Il ne restera pas insensible aux charmes de Lily, la prostituée, incarnée par Romy Schneider, qui cassait là, définitivement, son personnage de Sissi.
On peut penser, comme l’historien Jean Tulard, que Max et les Ferrailleurs est le meilleur film de Claude Sautet. Sautet emprunte ce qu’il ya de meilleur aux films noirs du cinéma américain, jusqu’au procédé narratif avec la construction en retour en arrière (flash-back). Max et les Ferrailleurs peut faire penser au film Du plomb pour l’inspecteur (Pushover) de Richard Quine. Fred MacCurray y jouait le rôle d’un policier intègre à la poursuite de braqueurs, qui finit par succomber aux charmes de la maîtresse de l’un d’eux. En 1971, Max et les Ferrailleurs aurait pu marquer un tournant dans l’histoire du film policier français et dans la carrière de Sautet. On sait qu’il en fut autrement, Sautet n’ayant pas poursuivi dans cette voie. On peut le regretter.
Max et les Ferrailleurs, un film de Claude Sautet (1971), avec Michel Piccoli, Romy Schneider, Georges Wilson, François Périer, Bernard Fresson et Philippe Léotard, DVD Studio Canal.
09:20 Publié dans Film, Policier, thriller, suspense | Tags : max et les ferrailleurs, claude sautet, piccoli, romy schneider, georges wilson, françois périer, bernard fresson, philippe léotard | Lien permanent | Commentaires (0)
08/10/2013
Mon Guide pratique pour mieux nager
A lire avant d’aller à la piscine
Mon Guide pratique pour mieux nager
Mon Guide pratique pour mieux nager est indispensable aux adultes qui se remettent à la natation après des années d’interruption. Bourré de conseils, y compris médicaux, le livre comporte de nombreuses photos Elles permettent de repérer les bons mouvements à adopter, pour s’améliorer dans les principales nages.
Le monde médical insiste beaucoup sur l’importance d’un exercice physique régulier. La natation est souvent donnée en exemple, pour évacuer le stress, la grande maladie du XXIème siècle, et ainsi mieux affronter le vieillissement du corps et de l’esprit. De plus en plus d’adultes fréquentent les piscines et s’adonnent à la natation, quelques fois après des années d’interruption. Mais à 40, 50 ou 60 ans, il n’est pas forcément facile de reprendre une activité physique régulière et surtout de la rendre profitable. Le risque est grand de vouloir s’y remettre trop vite et avec maladresse, si bien que le remède se révèle pire que le mal. Le livre Mon Guide pratique pour mieux nager est destiné à tous, mais plus encore à ceux que l’on pourrait appeler les nageurs « recommençants ».Quatre nages sont présentées et décryptées : la brasse, en fait la brasse coulée, le dos crawlé, le crawl et, pour les plus performants, le papillon.
Ce qui fait la force de ce guide, c’est la présence de nombreuses photos, plusieurs par page, qui présentent chaque type de nage, mouvement par mouvement. Les bons mouvements sont montrés, mais aussi les mauvais. Le lecteur voit ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut surtout pas faire. Le tout est accompagné, page après page, de conseils d’un médecin et d’un kinésithérapeute. Autrement dit, on peut, tout en restant chez soi, repérer, à la lecture de ce guide, les bons mouvements et même, pourquoi pas, les répéter devant une glace.
Mieux nager est aussi accompagné de conseils généraux. Par exemple, il est fortement recommandé de bien s’échauffer et de résister à la tentation de vouloir nager trop vite dès le début de chaque séance. La tentation est grande de vouloir nager avec empressement dès l’entrée dans l’eau, surtout quand elle paraît froide, d'où une fatigue plus rapide. De la même manière, il est conseillé de finir chaque séance en douceur, afin de mieux récupérer ensuite.
Par ses multiples recommandations, ce guide fait rapidement progresser en natation. Et surtout, il permet de faire en sorte que la natation contribue à la détente physique et psychique.
Mon Guide pratique pour mieux nager, un livre de Yan Pioline (2011), éditions Amphora.
07:50 Publié dans Essai, document, Essai, document, biographie, mémoires..., Livre | Tags : mon guide pratique pour mieux nager, yan pioline | Lien permanent | Commentaires (0)
25/09/2013
Une ténébreuse affaire, de Balzac
Révélations sur un scandale d’Etat
Une ténébreuse affaire
Dans Une ténébreuse affaire, Balzac s’inspire d’une histoire vraie : l’enlèvement mystérieux d’un sénateur, sous le Consulat. Au terme d’un récit riche en rebondissements, Balzac fait la lumière sur cette affaire et met en cause de hautes personnalités.
Un jour de 1800, vers 3 heures de l’après-midi, alors qu’une partie de sa famille est absente, le sénateur Clément de Ris se trouve seul dans son château de Beauvais près de Tours, quand six hommes armés font irruption, s’emparent de ses valeurs et l’obligent à les suivre. L’affaire secoue l’opinion. Qui sont les ravisseurs ? Quelles sont leurs intentions ? Fouché, ministre de la Police, dirige l’enquête. Au bout de vingt jours, des policiers retrouvent Clément de Ris dans la forêt et mettent en fuite ses ravisseurs. Le sénateur est vivant et en bonne santé. L’affaire finit bien, sauf que la victime ayant eu les yeux bandés, elle ne peut guère aider à capturer ses ravisseurs. Des hommes sont arrêtés et condamnés, mais sans que leur responsabilité et leur mobile soient clairement établis.
Jamais la lumière ne fut faite, jusqu’à la publication du roman de Balzac. Lorsqu’en 1843 il écrit Une ténébreuse affaire, Balzac dit clairement s’inspirer de ce fait divers. L’action est transposée dans le département de l’Aube et Clément de Ris est rebaptisé du nom de Malin. Nous allons vivre son enlèvement, sa libération et le procès de ses ravisseurs supposés. A la toute fin du roman, Balzac nous livrera la clé de l’énigme et nous le verrons mettre en cause de hautes personnalités de l’époque.
Un roman riche en rebondissements
Il est souvent considéré qu’Une ténébreuse affaire est l’un des premiers romans policiers jamais publiés. Pour ma part, je dirais que ce livre est fait de deux livres successifs ; le premier ressemble à un thriller et le second fait penser à ces films à procès qui se déroulent dans une salle d’audience. Cette seconde partie est haletante ; nous y voyons les accusés lutter pour sauver leur tête. L’ensemble est riche en rebondissements, mais au-delà, Balzac nous invite à la réflexion. Sur le fonctionnement de la Justice, il est sans illusion et nous met en garde si nous croyons que l’accusé a autant de moyens à sa disposition que ses juges. Balzac donne la parole à l’un des avocats, Bordin : « Depuis que les sociétés ont inventé la justice, elles n’ont jamais trouvé le moyen de donner à l’innocence accusée un pouvoir égal à celui dont le magistrat dispose contre le crime. La justice n’est pas bilatérale. La Défense qui n’a ni espions (espions=policiers, NDLA], ni police, ne dispose pas en faveur de ses clients de la puissance sociale. L’innocence n’a que le raisonnement pour elle […] ».
Comme le fait remarquer René Guise en introduction de l’édition Folio de 1973, l’action commence dès les premières pages d’Une ténébreuse affaire, ce qui est rare chez Balzac. La scène d’ouverture, dans la forêt d’Arcis, est forte et eût pu être imaginée pour le cinéma. Bien sûr, nous trouverons en cours de route de longues descriptions, telles que les affectionnait Balzac, des descriptions qui, selon René Guise, agaçaient déjà les lecteurs de l’époque. Mais en même temps, elles rendent l’ensemble vivant et font des personnages des êtres de chair et de sang. Pour cette édition Folio, René Guise a eu l’heureuse idée de rétablir la division en chapitres voulue par Balzac, ce qui rend la lecture plus aisée, d’autant plus que les chapitres se terminent souvent par un cliffhanger. Et puis, dans ses notes, pas trop nombreuses afin de ne pas ralentir la lecture, René Guise n’hésite pas à donner une version plus claire de quelques phrases mal tournées par Balzac.
Quand on a refermé le livre, on ne peut que regretter que Balzac soit mort avant d’avoir achevé Le Député d’Arcis,qui devait prolonger Une ténébreuse affaire.
Une ténébreuse affaire, de Balzac (1841), édition de René Guise (1973), dans la collection Folio.
08:26 Publié dans Fiction, Histoire, Livre, Livre de fiction (roman, récit, nouvelle, théâtre), Policier, thriller, XIXe siècle | Tags : balzac, une ténébreuse affaire, la comédie humaine, rené guise, fouché | Lien permanent | Commentaires (1)