02/10/2017
Le Cas Eduard Einstein, de Laurent Seksik
Les petitesses du génie du siècle
Le Cas Eduard Einstein
Auréolé de son prix Nobel de physique, Albert Einstein épousa toutes les justes causes de son temps. Mais, dans la vie privée, il ne se montra guère à la hauteur de sa réputation, et délaissa son fils cadet, Eduard, déclaré fou. Le livre de Laurent Seksik offre une étude passionnante de la folie.
Pour certains, ce serait une famille normale : il y avait un papa, une maman et des enfants. Et pourtant cette famille ne fut vraiment pas dans la norme. Le père, Albert Einstein, lauréat du prix Nobel de physique, fut considéré comme le génie du siècle ; Max Planck l’appelait « notre nouveau Galilée ». Il épousa les justes causes de son époque : il s’opposa au nazisme et brava la Gestapo ; en 1939, il écrivit personnellement au président Roosevelt pour lui apporter de précieuses informations sur la bombe atomique, puis il lui écrivit à nouveau, en 1945, pour le supplier de ne pas faire usage de la bombe ; il soutint le combat des Noirs américains et s’engagea personnellement contre la ségrégation… Bref, cet homme fut de tous les combats de son temps.
Dans sa vie, Albert Einstein eut tous les courages, sauf un, celui de s’occuper de sa femme et de ses enfants, notamment de son fils cadet, Eduard, déclaré fou. Il ne se sentait en rien responsable de son état psychique ; car, comme le rapporte Laurent Seksik, pour le grand homme, « il est des problèmes auxquels on ne peut rien. On ne peut blâmer ni soi ni personne. [Albert Einstein] range dans cette catégorie le mal qui frappe Eduard. » Après avoir passé des années en Amérique loin de son fils cadet, Albert Einstein n’hésita pas à affirmer, comme pour se donner bonne conscience, que s’il cherchait à le revoir, il ne ferait qu’aggraver son état.
Einstein ordonna à sa femme de détruire
toute correspondance attestant la naissance de Lieserl
Cette histoire de famille singulière remonte au début du XXe siècle, quand Einstein fit la connaissance de Mileva Marvic, étudiante comme lui à l’Ecole polytechnique de Zürich. Il avait vingt ans, elle était un peu plus âgée que lui ; il était juif, elle était orthodoxe ; et sur le plan physique, elle était fragile et souffrait d’une infirmité : elle était boiteuse. Mais Mileva était très intelligente. Elle avait été la seule fille de sa promotion admise à l’Ecole polytechnique, et elle était également la seule fille du département de physique et de mathématiques. D’un point de vue intellectuel, elle n’avait rien à envier à Albert. Elle était tellement brillante que, selon certains, c’est elle qui, dans le couple, était le véritable génie. Pour illustrer ce propos, Laurent Seksik imagine, dans une ville de Serbie, une scène au cours de laquelle Mileva prend un taxi ; le chauffeur, apprenant son identité, lui déclare : « Allez, vous pouvez me le dire, le sieur Einstein a tout volé ! C’est vous qui avez tout inventé. La relativité et tout le tralala ! »
Albert et Mileva eurent un premier enfant, Lieserl, née en 1902. L’enfant ayant été conçue hors des liens du mariage, ils l’abandonnèrent. Elle mourut de la scarlatine peu après. Comme l’écrit Seksik, « une chape de plomb recouvrait cette disparition. » La pierre tombale de Lieserl ne comportait pas de nom, et Albert ordonna à Mileva de détruire toute correspondance attestant la naissance de l’enfant. Mais Mileva ne tint pas sa promesse, elle n’eut pas la force de brûler toutes les lettres, ce qui a permis, en 1985, de révéler l’existence de cette petite fille.
Une fois marié, le couple eut deux fils, Hans-Albert et Eduard. En 1914, Albert abandonna sa femme et ses enfants, puis se remaria avec une cousine de son ex-femme.
Le petit Eduard, dont la naissance avait été un calvaire pour sa mère, se révéla un enfant doué et précoce, qui avait lu toute la bibliothèque de son père. En 1930, il était étudiant en première année de médecine quand il fut atteint de schizophrénie. Il perdit la maîtrise de ses gestes, gifla sa mère et se mit à avoir d’étranges visions.
Dès lors Mileva consacra toute son énergie à Eduard. Elle essaya presque tout pour le guérir et n’hésita pas à lui faire prendre des risques. Elle le conduisit à Vienne dans la clinique du Dr Sakel, un médecin réputé pour pratiquer une thérapie audacieuse. Le Dr Sakel plonge ses patients dans le coma pendant trois heures ; ils perdent tout contrôle d’eux-mêmes et sont pris de spasmes ; et, après le calvaire qu’ils ont subi, « l’âme, certifie le médecin, revient apaisé. » Et il conclut : « C’est un mal pour un bien. »
Une fois installé aux Etats-Unis,
Einstein n’évoqua jamais l’existence de ses fils
De son côté, que fit Albert Einstein pour son fils cadet ? Rien, ou si peu. En 1933, alors qu’il était en partance pour l’Amérique, Albert s’arrêta à Zurich et fit ses adieux à Eduard. « Mon fils, concédait le génie du siècle, est le seul problème sans solution. » Il estimait n’être pour rien dans sa schizophrénie, la maladie provenant, selon lui, de la famille de Mileva. Une fois installé aux Etats-Unis, il n’évoqua jamais l’existence de ses fils, de crainte d’être amené à parler de la maladie du cadet, « la honte de la famille ». Il ne chercha jamais à revoir Eduard, resté en Europe. Comme l’écrit Seksik : « La seule idée de voir Eduard le terrifie lui, son propre père. »
Eduard passa l’essentiel de son existence enfermé dans un asile de Zurich. Délaissé par son père, il déclara à un journaliste : « Avoir pour père le génie du siècle ne m’a jamais servi à rien. »
Avec Le Cas Eduard Einstein, Laurent Seksik, qui est lui-même médecin, livre une étude passionnante sur la mesquinerie et les petitesses d’un grand esprit, et sur les limites, assez floues somme toute, entre la normalité et la folie.
Le Cas Eduard Einstein, de Laurent Seksik, 2013, éditions Flammarion (épuisé) et collection J’ai lu.
09:03 Publié dans Fiction, Livre, Livre de fiction (roman, récit, nouvelle, théâtre), XXe, XXIe siècles | Tags : le cas eduard einstein, einstein, laurent seksik | Lien permanent | Commentaires (0)
25/09/2017
Manon, de Clouzot
Manon Lescaut au XXe siècle
Manon
Clouzot a transposé le roman de l’abbé Prévost dans la France de l’après guerre. Les personnages sont profondément amoraux et se livrent à toutes sortes de trafic. Cécile Aubry est pleine de fraicheur et de spontanéité dans son personnage de fille facile.
Vers l’âge de douze ans, Henri-Georges Clouzot avait lu Manon Lescaut, le célèbre roman de l’abbé Prévost, publié au XVIIIe siècle. Devenu cinéaste, il eut l’idée d’en faire un film. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il travailla à l’adaptation du livre et, plutôt que de tourner un film en costumes, il préféra moderniser l’intrigue et la transposer au XXe siècle. Dès lors, son Manon devint un film sur la génération des jeunes de la guerre et de l’après-guerre.
Manon Lescaut est une jeune fille accusée d’avoir eu, sous l’Occupation, une amourette avec un Allemand. A la Libération, elle est menacée de faire les frais d’une justice expéditive. Elle ne doit son salut qu’à l’intervention d’un résistant du nom de Des Grieux. Ils tombent amoureux l’un de l’autre. Décidés à unir leurs destins, ils montent à Paris rejoindre Léon Lescaut, frère aîné de Manon. Malgré les restrictions, le garçon arrive à « se débrouiller » ; il vit dans le confort grâce à la relation qu’il entretient avec monsieur Paul, dont il est le collaborateur. M. Paul est un profiteur de guerre qui a fait fortune sous l’Occupation, et dont le commerce continue de prospérer grâce aux pénuries de l’après-guerre.
Très vite Manon envie l’aisance dans laquelle évolue son frère, qui tire profit de différents trafics. Décidée à l’imiter, elle entre dans l’entourage de M. Paul et fait valoir ses avantages auprès de clients fortunés. Elle se livre à ses activités en cachette de Des Grieux. Quand celui-ci apprend la vérité, il ressent une grande souffrance et fait une scène à Manon. Mais la jeune fille parvient à l’apitoyer et à le convaincre qu’elle est ainsi : elle n’aime pas la misère et n’est pas née pour travailler, elle veut s’amuser, briller et danser. Pour garder Manon, des Grieux se résigne à fermer les yeux sur son comportement ; et lui-même, parce qu’il faut bien gagner de l’argent d’une manière ou d’une autre, il se lance dans des trafics juteux.
Comme dans le roman, les personnages du film, notamment Manon, sont profondément amoraux. La jeune fille n’a pas conscience de mal agir, elle a besoin de beaucoup d’argent pour vivre, et se débrouille comme elle peut pour s’en procurer. Est-ce sa faute si son principal atout réside dans les charmes dont l’a dotée la nature ?
Moins de cinq ans après la Libération,
Clouzot ose montrer des femmes tondues
Manon est interprétée par Cécile Aubry, alors âgée de moins de vingt ans ; elle fait plus jeune que son âge et ressemble à une femme-enfant. Clouzot l’avait repérée au cours Simon et avait été ébloui par sa spontanéité alliée à la souplesse de son corps, due à la pratique de la danse. Il la dressa et en fit une comédienne. Dans le livre Clouzot cinéaste, de Jean-Louis Bocquet et Marc Godin, Cécile Aubry se rappelle que, dans le cadre de la préparation du tournage, elle se rendait plusieurs fois par semaine au domicile de Clouzot : « Il m’a tout appris, quelques fois durement. Pour me faire articuler, il me faisait lire des pages de Proust, parfois de vingt à trente fois de suite. J’étais un élève devant son professeur. J’obéissais. » C’est sur le plateau de Manon, en dirigeant Cécile Aubry, que Clouzot acquit la réputation de tyranniser ses acteurs.
A l’origine, Serge Reggiani devait jouer Des Grieux, tandis que Michel Auclair devait jouer Léon Lescaut. Mais, quand Clouzot prit conscience de la petite taille de Cécile Aubry et de sa fragilité, il préféra, pour des raisons de crédibilité, inverser les rôles. Reggiani, mince et souple, devint Lescaut, et Michel Auclair, au physique avantageux de jeune premier, se vit attribuer le rôle de Des Grieux.
Clouzot était ravi de diriger des jeunes acteurs, qu’il était en mesure de façonner à sa guise, comme s’il avait entre les mains de la pâte à modeler ; ce qu’il n’avait pas pu faire précédemment, quand il dirigeait Louis Jouvet ou Pierre Fresnay.
Plus qu’un drame, Manon est aussi une étude de mœurs sur la société de l’après-guerre. Clouzot, plutôt que de magnifier la Libération et de glorifier ses héros, insiste sur le côté sordide des règlements de compte. Il ose montrer à l'écran des femmes tondues moins de cinq ans après les faits. Les Français qu’il montre sont des profiteurs qui se livrent à des trafics en tous genres ; et l’officier américain qui intervient dans l’histoire ne vaut pas mieux : il vend au marché noir des surplus de l’armée américaine et même de la pénicilline. Clouzot évoque également l’émigration des juifs vers la Palestine ; leur transport en mer offre à des capitaines de navire peu scrupuleux, l’occasion de s’enrichir à bon compte. Encore une fois, Clouzot fait une peinture peu reluisante de l’humanité, et sa vision noire du monde lui fut reprochée.
Manon est un film captivant, à l’exception peut-être de la séquence finale qui aurait gagné à être raccourcie de quelques minutes. Le personnage de Manon est attachant, tant Cécile Aubry fait preuve de fraicheur et de naïveté. Son personnage de fille facile annonce les rôles que Brigitte Bardot allait jouer quelques années plus tard, notamment dans La Vérité, sous la direction du même Clouzot.
Manon, d’Henri-Georges Clouzot, 1948, avec Serge Reggiani, Cécile Aubry, Michel Auclair et Raymond Souplex, DVD M6 Vidéo.
08:47 Publié dans Drame, Etude de moeurs, Film | Tags : manon, clouzot, reggiani, cécile aubry, michel auclair, raymond souplex | Lien permanent | Commentaires (0)
18/09/2017
Louis Lambert, de Balzac
Livre hermétique, mais fondamental
Louis Lambert
A travers le personnage de Louis Lambert qu’il présente comme un ancien camarade de collège, Balzac parle de Dieu, de l’homme et du monde. Pour parvenir au bout de ce roman qui peut paraître hermétique, le lecteur doit fournir un effort qui n’est pas vain, s’il garde en tête que certaines intuitions de Balzac furent ensuite confirmées par la science.
Louis Lambert n’est pas le meilleur roman de Balzac, ni le plus connu. Bien qu’assez court, il est difficile à lire, car il ne contient pas de véritable intrigue et il est truffé de réflexions d’ordre scientifique, philosophique et religieux, qui bien souvent dépassent l’entendement du lecteur. Pourtant ce livre mérite d’être lu, car il tient une place centrale dans l’œuvre de Balzac et permet d’approcher son système de pensée.
Procédé rarement utilisé par Balzac, ici il y a un narrateur qui raconte l’histoire à la première personne du singulier, ce qui donne au roman un caractère personnel. Le narrateur, donc Balzac, se fait le biographe de Louis Lambert, qu’il présente comme un ancien camarade de collège dont il aurait été l’ami intime. En 1811, le narrateur avait douze ans et était pensionnaire chez les Oratoriens de Vendôme, quand, en cours d’année, il vit débarquer, dans sa classe de quatrième, un nouveau nommé Louis Lambert, âgé de quatorze ans. Les deux garçons se découvrirent beaucoup de points en commun : « Nous ne savions, se souvient l’auteur, ni jouer à la balle, ni courir, ni monter sur les échasses. » En revanche, ils aimaient à discuter ensemble et se découvrirent complémentaires l’un de l’autre ; devenus inséparables comme des frères, ils furent vite surnommés le Poète-et-le-Pythagore.
Louis Lambert était ce qu’on appellerait aujourd‘hui un enfant surdoué : il lisait énormément et avait une mémoire prodigieuse. Ses connaissances étaient encyclopédiques ; mais, ne connaissant la société que par les livres, il planait au-dessus d’elle. Louis Lambert confia un jour au narrateur : « Je préfère la pensée à l’action, une idée à une affaire, la contemplation au mouvement. » Au collège, il entreprit l’écriture d’un Traité de la volonté, mais il fut surpris par un surveillant idiot, qui lui confisqua son manuscrit et le détruisit.
Si ce traité est définitivement perdu, les conversations que son auteur eut avec Balzac permettent de connaître quelques unes de ses idées. Louis Lambert était un spiritualiste, adepte des préceptes de Swedenborg, un mystique suédois qui fit grand bruit au XVIIIème siècle. Selon Swedenborg, l’homme a une vocation d’ange ; s’il « fait prédominer l’action corporelle, rapporte Balzac, au lieu de corroborer sa vie intellectuelle, toutes ses forces passent dans le jeu de ses sens extérieurs, et l’ange périt lentement. » A la mort, l’ange se dégage de son enveloppe : alors « commence la vraie vie. »
Louis Lambert hésite entre spiritualisme et matérialisme
En réalité, à la manière de Balzac, Louis Lambert hésitait entre spiritualisme et matérialisme : « Son œuvre, précise le narrateur, portait les marques de la lutte que se livraient dans cette belle âme, ces deux grands principes, le spiritualisme, le matérialisme, autour desquels ont tourné tant de beaux génies, sans qu’aucun d’eux n’ait osé les fondre en un seul. D’abord spiritualiste pur, Louis avait été conduit invinciblement à reconnaître la matérialité de la pensée. » Ainsi Louis Lambert reconnut lui-même l’importance de la « substance électrique » dans la manifestation de la volonté, comme si elle-même, elle obéissait, non à une loi morale, mais à une loi physique ; d’ailleurs le narrateur parle de l’électricité comme étant le « roi des fluides ». Même si Louis Lambert peine à trouver et définir un système unitaire qui expliquerait le monde, il ne veut pas opposer la « pensée matérielle » à une forme de croyance spirituelle. Il croit bon de préciser : « A ce système Dieu ne perd aucun de ses droits. »
Louis Lambert avait beaucoup réfléchi aux questions religieuses, même si cet esprit indépendant ne pouvait se reconnaître d’aucune obédience, selon Balzac : « Quoique naturellement religieux, Louis n’admettait pas les minutieuses pratiques de l’Eglise romaine. » Il revendique une espèce de syncrétisme peu orthodoxe qui relie les religions entre elles, que ce soit le christianisme, l’islam, le vichnouvisme, le brahmaïsme : « L’homme, écrivit Louis Lambert, n’a jamais eu qu’une religion. […] La trimouti [hindoue], c’est notre trinité. »
Louis Lambert enfant avait conscience que sa vie serait courte, et elle le fut. Peut-être parce qu’il avait soumis son cerveau à trop de tensions, il finit par tomber dans un état de quasi-prostration. En fait, Louis Lambert n’avait pas sa place dans une société qui n’avait aucune considération pour ses travaux de recherche. Comme le déplore Balzac, « ici, tout doit avoir un résultat immédiat, réel ; l’on se moque des essais infructueux qui peuvent mener aux plus grandes découvertes et l’on n’estime pas cette étude constante et profonde qui veut une longue concentration des forces. » Louis Lambert n’était pas un être comme les autres, or, poursuit Balzac, « en province, un original passe pour un homme à moitié fou. »
Avec un siècle d’avance, Balzac annonce Teilhard de Chardin
Comme nous l’avons souligné, Louis Lambert est un roman difficile à lire, tant il contient d’idées pouvant paraître hermétiques. Balzac se rendait bien compte que certains lecteurs risquaient de l’abandonner en cours de route ; aussi, au passage, croit-il bon de s’adresser à « ceux auxquels ce livre ne sera pas tombé des mains. »
Le mieux pour le lecteur est de piocher dans Louis Lambert des passages qui retiennent son attention. C’est ce que recommande Raymond Abellio, auteur de la préface dans la collection Folio. Ainsi lui-même s’est-il arrêté sur la phrase : « Et la chair se fera le Verbe, elle deviendra LA PAROLE DE DIEU » ; cette phrase biblique, inversée et conjuguée au futur, annonce, selon Abellio, les thèses défendues un siècle plus tard par Teilhard de Chardin, pour qui l’homme évoluait vers un être spirituel qui connaîtrait l’amour total.
En tout cas, il ne faudrait pas prendre ce livre uniquement pour une série d’élucubrations, car il faut toujours garder en tête que certaines intuitions de Balzac, concernant notamment la transformation des espèces, furent confirmées par la science.
Comme le fait très justement observer Samuel de Sacy, auteur de la notice, aucune étude approfondie du système de pensée de Balzac n’a été faite ; car, pour la mener à bien, son auteur devrait être à la fois spécialiste de Balzac, expert en philosophie mystique et en religions, mais aussi expert en sciences naturelles ainsi qu’en histoire des sciences naturelles. Or il est difficile de trouver autant de spécialisations en une seule personne.
Balzac pensait que Dieu est incompréhensible à l’homme. C’est peut-être pour cette raison que Louis Lambert est difficilement compréhensible au lecteur.
Louis Lambert, de Balzac, 1832, préface de Raymond Abellio, 1968, édition de Samuel S. de Sacy, 1979, collections Folio.
08:36 Publié dans Fiction, Livre, Livre de fiction (roman, récit, nouvelle, théâtre), Religion, XIXe siècle | Tags : louis lambert, balzac, la comédie humaine | Lien permanent | Commentaires (0)